Franck Gauthey

Site de Présentation

Chercheur - Consultant indépendant
   
  SOMMAIRE  
     
  1 - Présentations et repères  
     
  2 - CV Détaillé  
     
  3 - Liste de publications et dossier de presse  
     
  4 - Interventions, catalogues et actions proposées  
     
  5 - Exemples de missions et références  
     
  6: - Systèmes pédagogiques diffusés  
     
  7- Nouveautés- Actualités  
     
  8- Contacts  
     

 

LES MOTS-CLES DU SITE :
THEMES DE SPECIALISATION : Interculturel - Management interculturel - Interculturel et dynamique des coopérations - Théorie des organisations - Psychologie sociale - Temps et organisation - Etudes des représentations culturelles et sociales des organisations - Technologie/Usages et représentations culturelles - Créativité - Création - Innovation - Prospective- Organisations coopératives
DOMAINES D'ACTIVITES : Formation - Enseignement - Systèmes pédagogiques - Espaces de rencontres / débats / colloques - Evaluation de pratiques - Etudes qualitatives des mentalités - Conception pédagogique - Rédacteur d'ouvrages.

 

 

Après avoir consacré quinze années de travail d'études et de formation sur les questions interculturelles, la psychologie sociale, la formation, les trois quart du temps sont actuellement consacrés au développement d'un projet nouveau.

Toutefois, dans le cadre d'un crédit de temps annuel de 50 jours par ans, des interventions sur les thèmes ci-dessus sont possibles en cas de sollicitations.

 

 

*******************************************************************

Ci-joint un texte à l'état d'ébauche sur lequel vous avez la possibilité de réagir, compléter, pour lancer un débat, expliciter des problèmes qui méritent de se discuter.

Le même état d'esprit : paradis ou enfer artificiel d'une société en tourmente ? Franck Gauthey

Projet d'article Brouillon au 23.02.04 Version non terminée

Crise, chaos, turbulence, mondialisation/ altermondialisation, déclin/ croissance, les termes ne manquent pas pour décrire les années angoissantes que nous subissons, et qui devraient nous accompagner pour probablement encore longtemps. Sur le plan symbolique, indifférenciation : pertes des repères et de sens, évanouissement du grand " Tiers ", celui auquel rendre compte, et sur le réel : exacerbation de la concurrence, divorce marqué entre capital et travail, désagrégation sociale (atomisation et fusion communautaire), violence sociale sous des formes nouvelles, précarisation de l'emploi, réduction des espaces de démocratie participative, des espaces possibles de changements réformés, érosion des classes moyennes… les nouvelles ne sont globalement pas très bonnes pour l'humain dans les transformations du capitalisme actuel, même si celui-ci s'habitue sans s'en rendre compte à un monde plus dur depuis " l'horreur économique " décrite Vivianne Forrester, il y a une dizaine d'années.

Le désinvestissement vis à vis de l'entreprise, le cocooning, le replis sur soi ou la famille ont été des tendances sociales marquantes ces dernières années, alors qu'émergeaient sur le plan politique des demandes sécuritaires croissantes, que certains bestsellers par exemple sur le harcèlement moral traduisaient une conscience plus aigue de la souffrance sociale, ressentie également à travers la charge accrue du système médical et social, les tensions à l'Ecole… Ces ruptures ont largement été commentées, des mouvements d'opinions émergent en contrepoint, pas sûr que le lien global soit fait. Elles ne touchent pas que le rapport aux institutions ou les secteurs de la vie sociale comme l'on montré différents auteurs, mais c'est bien aujourd'hui la notion de … sujet comme l'a montré le psychanalyste D R Dufour qui est mise en cause, et ce n'est pas rien : l'environnement mental, les modèles mentaux explicites et implicites, le rapport à autrui. Perdre son emploi, sa maison, sa famille, son lieu de résidence, à des moments divers de l'existence, cela se conçoit mais lorsque, ce dont il est question est… l'Etre, la plus grande intimité, lorsque le grignotage est incidieux, que le débat est absent, mesure t-on le prix ?

Dans ces bouleversements, les limites d'actions du politique, du fait de la mondialisation économique, ne doivent cependant faire oublier que ce sont les grands pactes sociaux qui sont ébranlés, y compris les bases du pacte Républicain, ce contrat entre l'individu et la société garanti par l'Etat Laïc. Ces craquements et ce n'est pas la première fois dans les changements sociaux se traduisent par un retour à des formes plus archaïques, retrait de la Loi (mais croissance du juridisme), basculement vers des formes plus communautaristes, retour au féodalisme, ceci pendant que les responsables continuent à peindre en public des thèmes réformistes de " projets ", " contrats ". Ces formes si elles protègent pendant un temps, sont comme le montrent les maffias, plus arbitraires, la loi rendue par un groupe repose sur des processus aléatoires complexes ou le principe du bouc émissaire n'est pas absent. Quant au féodalisme, il conduit à l'exploitation directe ou indirecte de l'individu, par un ou des individus et les institutions. Le mélange des deux évoque le système Japonais, qui s'est certes illustré dans ses capacités de production, d'excès parfois…, et dont l'essai romancé d'Amélie Nothomb 'Stuppeurs et tremblements' rend compte, pour ce qui concerne la dernière tendance émergente : le sadomasochisme auquel il faut rajouter les deux précédentes. On peut s'interroger sur le cocktail individu/communauté, pouvoir, sexuel, auxquels certains ajoutent du spirituel, d'autres le travail, le marché…Tout en un, de quoi produire mieux qu'une ou des sectes fanatiques ! Efficace, pour qui ? pour combien de temps ? Mais à quoi dans l'histoire cela ressemble t-il… ? Cela en produira t-il les mêmes effets ?… Le problème n'est-il pas suffisament préoccupant pour rester figé dans une loi de silence.

Parallèlement se sont développées ces dix dernières années des modes de relations sociales sur lesquels la société reste étrangement muette, sauf quelques timides essais de psychanalystes, des allusions parfois fort indirectes dans les grands médias, et c'est pas facile tant le processus s'avéra inféodant, ancré sur la loi de silence bouclé dans un " secret-taire ". On entend toutefois traîner le mot " même ", à toutes les sauces et son cortège légendaire de confusions, parfois on évoque des " tendances sociales modernes " auxquels il faut s'adapter… faute de se retrouver au chômage, tout ceci à l'époque de " c'est mon choix "… mais on nommera pas toujours lequel… Certains psychanalystes évoquent plutôt le sujet " psychotisant post-moderne ". Quelle est donc la norme dans notre société d'aujourd'hui ? Des adeptes semblent y avoir trouvé à défaut de bonheur, du " plaisir " à ce qu'ils disent, une notion certes plus restrictive, de la promotion sociale au travail, du " financement ", (qui se prononce d'ailleurs d'une manière entendue), autant de petits conforts qui ne sont pas sans importance dans cette triste époque, un peu tout ce qu'il faut pour survivre au capitalisme actuel, mais à quelles conditions ? Nous y répondrons plus tard.

Dans le monde anglo-saxon, toujours plus pragmatique, les sites internet sont nombreux, les ouvrages foisonnants depuis une vingtaine d'années rassemblées sous le vocable Memetic, il y a une journal, une société. En Français, rien semble t-il. Qu'est-ce qu'un meme ? pour Glen Grant, c'est une forme d'information contagieuse qui se réplique de manière parasite en infectant le cerveau humain après avoir modifié leur comportement, leur causant de propager la " pattern ". Les références sont très marquées par la biologie, l'évolutionisme, certains titres traduits en Français sont inquiétants : Le principe de Lucifer , aussi épais que les tomes d 'Harry Potters. Le terme de meme aurait été inventé par Richard Dawkins, zoologue à Oxford, lors d'un ouvrage souvent cité le gène égoiste publié en 1976. Pour d'autres auteurs, les memes sont des sortes de " gènes " de cultures ou de programmes cognitifs du cerveau, ils contrôleraient nos pensées. Ils se répliquent et se diffusent par eux mêmes, on ne peux y échapper mais on pourrait encore choisir consciemment les memes qui nous gouvernent… En bricolant la communication, il serait possible d'infléchir le comportement d'autrui, voire son scénario de vie… Certains memes seraient généreux, d'autres le seraient moins… On se croit transporté en pleine science fiction et pourtant ?

S'agit-il des mêmes memes ? Depuis une dizaine d'années, on entend effectivement ce terme de même un peu partout. Il y a quelques temps, je faisais une course dans une boutique de diététique dans une ville moyenne de Bretagne, une dame de la quarantaine commençait à raconter sa vie, elle voulait une teinture pour se teindre les cheveux, qui avaient commencés à blanchir depuis l'age de 16 ans. La vendeuse et sans doute propriétaire du magasin lui indiqua, un produit, que la cliente reconnue comme celui qu'elle prenait depuis longtemps, mais elle lui indiqua qu'elle devait acheter aussi un autre produit en plus, sur l'unique argument et explication que c'était le meme (dit d'un ton entendu) laboratoire qui le produisait, la cliente semblait impressionnée, troublée, elle acheta. Je me suis dit que d'un point de vue des techniques de vente, c'était très efficace.

Mais le même quoi ? Un état d'esprit qui aurait ses codes, ses savoirs, sa culture, préférerait ce qui ressemble à soi, donc s'ancrerait dans une problématique narcissique. On y observe étrangement une non-communication verbale (à l'époque d'internet), çà ne se parle pas, d'emblée intersurbjectif, télépathique, identique. On observe la ritualisation des rapports et des petits signes auxquels il faut impérativement répondre (les " téléphones portables ", les " montres ", les " toilettes " et autres mots-clés à annoner comme un perroquet), le clivage du moi (moi est plusieurs, dit " autre niveau d'organisation " mais une partie à l'air d'ignorer l'autre… en un siècle Dr Jeckyl et M. Hyde, ont réussit à quitter leur statut de fiction, pour passer au réel, qu'en sera t-il lorsqu'on arrivera à Alien ?). On observe aussi la pression de conformisation comme tout être, " devient semblable à moi- même ! ", sinon ça se paye, le clou qui dépasse est enfoncé. La tyrannie du plaisir, mot qui revient à beaucoup de sauces, mais sont-ils aussi joyeux ? Le rejet de l'élaboration, de ce qui individualise, de la culture (sauf sous des formes figées, mais gageons que ce sont les premières lettres qui importent pour beaucoup), la valorisation du cynisme (rien n'a de sens dans la vie, hormis la jouissance perso, le pouvoir, c'est triste, alors mieux vaut y prendre plaisir…(ton mortifiant)...gloups!), l'instrumentalisation de la communication avec autrui (comme au jeu d'échec toujours prévoir deux coups d'avance, rapidement les concepts de coaching de PNL, de marketing communication, de service y sont copieusement intégré, çà donne des conventions de communication dignes de techniques de vente, qui se terminent " avec un petit chocolat… ", le plus client, devinez lequel…). Il faut apprécier le risque (là aussi il y a des manières de prononcer, laisser filtrer l'excitation …) et surtout ne pas trop s'impliquer dans une relation (comme les sparadras il faut enlever vite pour ne pas subir la douleur), visiblement aller toujours vite ( la formule 1 est mieux que la 2cv) ? Révérer les puissants, " écrire au président ", humilier les humbles, parfois les secourir dans des missions " humanitaires ", avec si possible " un petit chocolat en retour ", l'acte gratuit n'est pas rendre service. On y observe une valorisation de thèmes darwiniens de survie, la fin justifie les moyens, une vision binaire domination ou soumission, une valorisation de l'humiliation, d'étranges mélanges entre réel, symbolique et imaginaire. (on semble y révérer beaucoup les formes pointues et allongées, fétiches qui réjouissent, signifient tant d'amour… comme les épées, les missiles...). La circulation d'information en réseau est très rapide, on est toujours étonné, se brancher rapidement, et toujours " élargir les marchés ". Lorsqu'on essaye de parler avec l'interlocuteur sur ce que l'on a vu, " on ne voit pas ce dont on veut parler ", ou alors on peut décoder un langage très implicite désynchronisé sur la communication. On pourrait croire que ces us et coûtumes s'appliquent à un univers masculin, on y observe beaucoup d'hommes mariés avec progéniture, beaucoup de jeunes, des moins jeunes, des femmes aussi, des personnes qui auraient reçu... la " Lumière ". En cas de crise, on observe des basculements entre des styles de communication " terminators " dits " surpuissants " ou encore "ado frimeur prétentieux" qui peuvent basculer en "bébé pleurnicheur boudeur impuissant" qui " se tire "… et entre les deux extrêmes, il n'y a rien, on se demande pourquoi? mais rassurez-vous on vous fera payer dans tous les cas! On dit aussi que vous ne pouvez pas y échapper, on plaisante sur le thème de la série " le prisonnier ", " je ne suis pas un numéro, un homme libre… " commentaire : " c'est ce qu'on croit au début ", des propos entendus d'un cadre dans un séminaire de " diagnostique de management " dans une multinationale… la régression n' est pas un vain mot.

Toutes les caractéristiques qui sont rassemblées ici peuvent sembler manichéennes, rassemblées avec dérision, elles cachent cependant ce qu'elles peuvent faire endurer à autrui, le carcan dans lesquelles elles peuvent enfermer. La notion harcelèment n'est pas impertinente, mais quelles sont les origines ? De quoi s'agit-il donc ? La part d'ombre, une part diabolique, jadis refoulée ? D'autres qualifieront ces remarques de " très unifiées ", " obscessionnelles ", pour ne pas dire " paranoiaque ", produit d'un esprit " fermé ", par opposition à quelqu'un " d'ouvert "…quel programme de réjouissances !, bref les réponses sont prévues, d'autres poseront encore que cela s'applique qu'à une part très circonscrite et limitée de la vie privée et pas ailleurs, d'autres souligneront qu'il ne s'agit là que de " simulacre ", de " faire semblant ", que ces conventions cachent une altérité, une solidarité authentique. Qui retourne qui ?

Leur généralisation et imposition de norme sous une forme souvent musclée, d'autant plus que nombreux pouvoirs s'appuient dessus, (ils auraient bien tord de se gêner ceux-là !), cela veut-il pour autant dire qu'il ne faut pas interroger ce qui se passe et mettre des limites ? Surtout lorsque l'intégration au travail et la survie individuelle est en jeu? Ne rentrez pas dans le moule, vous êtes exclus dans certains métiers, des métiers ordinaires, nouvelle forme exacerbée de corporatisme, avec des gens tout à fait convenables, harcelés dans certains quartiers de certaines villes. Ce masque qui ne serait qu' " à choisir ", finit-il par grignoter l'ensemble de la personnalité ou a t-il d'autres effets ailleurs dans la personnalité?… contrairement à ce qui est revendiqué par les individus qui pensent maîtriser l'imaginaire glauque dans un seul compartiment de leur personnalité. Au contraire, ce type d'expérience aux limites donne t-il plus de lucidité sur la nature humaine ambiguë, la complexité des phénomènes de pouvoir donc une compréhension plus grande, plus de sagesse pour l'action ?

Quelles sont les apports des sciences humaines ? Domaines qui ont accompagné l'humanité depuis quelques millénaires, la psychanalyse depuis un siècle, que certains qualifieront de " ringarde ", des savoirs qui n'ont su, qui n'ont pu éviter toutes les barbaries du XXième siècle en Europe, mais qui ont permis en leur temps, à certains auteurs de relever la montée de grandes tragédies à venir. Ainsi, le simulacre de type " sadomasochiste " implicitement présent dans ce que nous décrivons, permettrait-il d'éviter le passage à l'acte dans la réalité sociale?… ce que fût le Nazisme en son temps, car c'est bien de cela dont il s'agit. Les descriptions des phénomènes constatés ne manquent pas dans certains ouvrages et colloques de psychanalyse. Dans quelles limites peut-on extrapoler la psychopathologie individuelle de la perversion, du narcissisme, de la psychose pour rendre compte de ces phénomènes collectifs en cours aujourd'hui ?

Dans un de ses derniers ouvrages, Malaise dans la Culture, rédigé en 1929, mais publié après sa mort, Freud, traita en partie du moi, narcissisme, de la haine. Recherche de la pureté (race, croyance, idéologie…), épuration, purge, purification, l'impur est à cracher, à détruire, effectivement quinze ans plus tard, les nazis appelaient Auschwitz, " l'anus de l'Europe ". Cette régression au stade sadique-anal est bien à l'œuvre de nos jours, plus érotisée, il ne s'agit peut-être plus, pour le moment, de détruire physiquement l'impur ou le récalcitrant, mais de le faire " expier " dans un sens plus sadomasochiste, porter une souffrance morale, empêcher de travailler, de vivre, de socialiser, jusqu'à ce qu'il… ? s'autodétruise lui-même ? devienne un bourreau à son tour et rentre dans le système ?

D'autres phénomènes ont été relevé, en particulier, le clivage, les personnalités multiples en quoi l'individu dit " bien sous tout rapports ", bascule dans un dit " autre mode d'organisation " pour se livrer à des actes qu'il clamerait rejeter dans son masque " bourgeois ". L'américain Hillel Schwartz, à réalisé deux ouvrages intéressants sur les fins de siècles dans les années 1990, il aborde le développement des personnalités multiples aux Etats-Unis liées aux périodes qui réflètent potentiellement la mort des sociétés. Le clivage serait selon lui une stratégie pour maximiser la jouissance et éviter le sentiment de fin. De l'autre côté de l'Atlantique, en Europe, on partage moins cet intérêt pour la pathologie de " personnalité multiple ", de même le clivage n'est pas décrit comme fondamentalement anormal. Le mécanisme de clivage serait avant tout une défense, favorisant une régression pour éviter la souffrance, l'angoisse, la dépression en rapport à toutes les turbulences sociétales. En mêlant agressivité, haine et libido, la dépression est évitée ainsi le sujet semble ne pas souffrir, continuer à se battre socialement, être productif (ce dont le capitalisme a bigrement besoin), la souffrance sera transformé en agressivité sur autrui, quitte à le vampiriser, le décérebrer (ce qui est pire, lui faire perdre ses repères, renier ses valeurs). Certains sujets, l'hystérique en particulier fait particulièrement bien l'affaire, d'autant plus qu'il est sensible au regard d'autrui. Ceci peut marcher jusqu'à ce que le sujet craque. Il ne s'agit pas là du pervers narcissique rare au demeurant fustigé dans les livres sur le harcelèment moral, mais d'un phénomène relativement banal dans lequel beaucoup peuvent tomber y compris des experts en vue des relations humaines…mais beaucoup de gens attitrés par le pouvoir et les projecteurs sans doute plus facilement.

Ces fonctionnements ne reglent en rien les problèmes de médiation sociale par rapport à tous les changements sociaux actuels. Les plus pervers, ceux qui retarderont la souffrance le plus loin, tiendront à ce jeu-là plus longtemps, mais on peut imaginer à l'avenir de gros dégats… Certes, courir plus vite que les autres, et tomber au combat le plus tard, mais ? Certains petits groupes tiendront peut-être et tireront leur épingle du jeu pendant un temps, mais à quel prix ? Ce qui est étrange, c'est la bénédiction accordé par des inttellectuels même des psy à ce modèle " tu as des problèmes avec les religions " me dit un jour, une ancienne relation psychosio, alors que je manifestai l'exaspération face aux agitations de… son mari retraité.. ; Ah bon, une religion? On entend en parler comme d'une rentrée dans les ordres religieux, rencontre de dieu ou du diable… ? il semble que l'on puisse parler de phénomène de transe, de "lumière" qui occure dans un processus de régression à des stades plus archaîques, la raison semble se déconnecter partiellement surtout si comme dans les sectes des groupes interviennent pour introduire un symbolisme fallacieux ancré sur du plaisir, avec des interprétations retournées, sans doute peut-on ainsi placer dans des illusions, des paradis artificiels.

L'inacceptable, le danger pour la démocratie, la violation des droits individuels, et on peut parler de formes totalitaires, c'est la manière dont des groupes, sans présenter des règles du jeux claires, explicites, harcèlent des individus, les manipulent vis à vis de leur entourage, les isolent socialement pour développer de l'emprise, développement des chantages sur l'accès aux places professionnelles et l'insertion professionnelle (rentrer dans le moule, être inclus, refuser l'exclusion ou l'expiation), décérèbrent (agressent sous des formes implicites, bousculent les repères identitaires et leurs valeurs, retournent les situations, envahissent d'injonctions contradictoires), polluent avec des formes de communication standardisées, menacent (si vous ne rentrez pas dans le jeu, vous payerez et de toutes façons vous y serez exposé de nouveau), interdisent une communication transparente sur le sujet. Le processus commence à être reconnu, mais il est difficile de se défendre, et quasi-impossible à prouver dans d'éventuels procès. Une des possibilités est de démonter le processus, les codes, les sortir du secret, communiquer sur les dangers, avertir sur les formes de manipulations de manière à rendre chacun non dupe. Mais il est à remarquer que ces sujets adorent attaquer des sujets plus fragiles, dépressifs (en leur faisant croire qu'ils sortiront de la dépression par le plaisir qu'ils apporteront c'est à dire par la régression au stade pervers), sensible au regard d'autrui, expressifs sur le plan de la communication et précaires sur le plan social. Ils n'ont que peu de culpabilité, la victime est le plus souvent théorisée comme " masochiste ", la faire expier, c'est la guérir, moderne forme d'exorcisme ? Ces groupes adorent utiliser les médias pour faire passer une communication à autrui, l'idée est de faire croire au sujet qu'il est au " centre ", que tout converge vers lui, et de jouer ainsi sur une faille narcissique. Cela se passe le plus souvent après une phase d'agression qui vise à faire régresser le sujet, puis placé par la suite au " centre ", bombardé de codes memes qu'il entend un peu partout, il peut ainsi franchir un type de transe qui associe narcissisme et sexualité. Le groupe se charge par la suite de conditionner l'apprenti. Il n'y a peu de communication de qualité et en fait assez peu de convivialité, la relation est assez vide (c'est pour cela qu'il faut toujours du " sang neuf "), l'angoisse, la souffrance sont déniées, des mots comme " violence " sont peu à peu banalisés, la relation est recadrée au niveau de pulsions partielles. Ainsi, le sujet est pris dans une relation de dépendance qu'il sait fragile, illusoire qui donne pas de réelles de satisfaction mais il est obligé de continuer dans la fuite en avant. Outre, ces illusions " d'Europe " qui ne peuvent conduire qu'à une souffrance croissante, la fragmentation du moi n'a rien de très plaisant, les risques dans ces principes de branchement immédiat avec tout le monde, le risque avoir à faire à des sujets très déstructurés et toxiques, auxquels s'ajoutent les conduites à risques sexuelles, dans lesquelles le jeu, le fantasme avec les transmissions de maladies ne sont pas sans incidences. Certains sujets perturbés s'amusent à inciter aux conduites à risques, si souffrance = plaisir et que vie = mort, alors, et cela fait froid dans le dos, quel beau cadeau et preuve d'amour que de transmettre celui qui a été reçu, un stade ultime d'initiation pour celui qui le reçoit et de transformation, de régression de sa condition physique vers l'inerte, le déchet. Ces derniers cas sont heureusement assez rares, mais ils illustrent le danger des modèles sans limites, que rien n'arrête, construits sur la perversion et le degré de préjudice qu'un individu peut subir en cascade qui atteint des degrés de violence, qui se payent dans d'autres cadres en dizaines d'années de prison ferme. Comme l'a montré Janine Chasseguet-Smirgel , ce système mortifer fonctionne comme un tube digestif qui absorbe, désindividualise, indifférencie, au cours de la digestion pour rendre meme, puis d'éjecter à l'état de déchet, il prend place dans des périodes sociales de mutation, de mise en place d'un ordre nouveau. Bref, il apparaît que ce système comporte une dimension destructive, pour une part criminelle. Seule sur le long terme, une qualité de la relation, de la communication qui intègre les désirs différents de chacun, peut prouver s'il y a quelque chose d'authentique, de vrai dans la relation. La probabilité que cela se fasse dans le cadre d'une relation basée sur le meme, sur une illusion ou une recherche de l'identique serait à évaluer. Qu'est ce qui a été gagné ? perdu ? Que peut-on proposer ? En rapport, à ces modèles qui pronent la " réduction des têtes ", la régression, des paradis artificiels, qui sont par essence manipulateurs, les promesses de plaisirs sont si illusoires que l'on doit franchement y résister, c'est une question de sauvegarde de patrimoine universel, la liberté, la culture, le questionnement intellectuel… tout comme il est un devoir humain de résister à toutes les formes de totalitarisme et de manipulation, quel qu'en soit le prix avant qu'une autre fiction celle de Georges Orwells, 1984, ne devienne réalité. Sans doute, des boulversements sociaux sont en cours, toutefois ceux-ci peuvent être accompagnés de manière démocratique, en limitant la manipulation, les savoirs existent pour cela. La fin ne peut justifier les moyens, l'homme n'est pas une marchandise, l'argent n'est pas un dieu..